dimanche 30 août 2009

Changes


Un paquet de neige tombe au fond de moi. Elle glisse une brûlure ,je prépare un cri, il sortira plus tard, infiniment, il sortira tant que je vivrais, au rythme d'une respiration,deux ou trois, on me le resservira, encore et encore, cet abandon froid. Je le sens, comme si,avant de frapper un corps, on y inscrivait déjà la blessure, comme si on traçait la rosace au crayon avant de le repasser à l'encre. C'est parti, je suis partie, les feuilles de l'automne craquotant sous mes semelles. Elle fait aurevoir sur le troitoire, elle n'agite pas la main, elle tourne un peu la tête pour que je ne voie pas la larme, et elle sourit doucement, comme si ce n'était pas la peine de creuser; comme si elle savait que dans cent mètres, de toute façon, j'aurais dans le coeur la plaie de son sourire, alors ce n'est pas la peine de lever le bras trop haut, c'est fait, la voiture file, elle disparait. Je pose ma main sur mon coeur, je la glisse entre la pression de ma veste trop petite et je touche ma blessure. Là, derrière mon sein gauche sans sous tif, palpite une petite fente dont je tient les deux bords l'un à l'autre collés, comme s'ils pouvaient s'ouvrir,comme si j'allais me répandre,sans elle. Et maintenant, il ne manque plus qu'à attendre,un gout salée au fond de la langue et les yeux un peu irrités.

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